Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/206

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Il est vrai cependant que ni l’histoire, ni la société n’offrent point aux yeux, des touts si parfaits & si achevés. Mais il suffit qu’elles nous en montrent les parties, & que nous ayons en nous-mêmes les principes qui doivent nous guider dans la composition du tout. L’artiste observateur a deux choses à considérer, nous l’avons dit, ce qui est hors de lui, et ce qu’il éprouve en lui. Il a senti que l’unité, la proportion, la variété, l’excellence des parties étoient la source de son plaisir ; c’est donc à l’art à arranger tellement les matériaux que la nature lui fournit, que ces qualités en résultent ; on attend cela de lui, & on ne le quitte pas à moins. Nous avons dit que l’épopée employoit deux moyens pour nous toucher : la vraisemblance des choses qu’elle raconte, & le ton d’oracle qui annonce la révélation : nous ne