Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/236

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et d’Horace ne seront point de vrais poëmes ? Ce sont les plus parfaits. Remontez à l’origine. La poësie n’est-elle pas un chant, qu’inspire la joie, l’admiration, la reconnoissance ? N’est-ce pas un cri du cœur, un élan, où la nature fait tout, et l’art, rien ? Je n’y vois point de tableau, de peinture. Tout y est feu, sentiment, yvresse. Ainsi deux choses sont vraies : la premiere, que les poësies lyriques sont de vrais poëmes : la seconde, que ces poësies n’ont point le caractère de l’imitation. Voilà l’objection proposée dans toute sa force. Avant que d’y répondre, je demande à ceux qui la font, si la musique, les operas, où tout est lyrique, contiennent des passions réelles, ou des passions imitées ? Si les chœurs des anciens, qui retenoient la nature originaire de la poësie,