la voix ont des dégrés, où ils répondent aux trois espèces d’arts que nous avons indiqués. Dans le premier dégré, ils expriment la nature simple, pour le besoin seul : c’est le portrait naïf de nos pensées & de nos sentimens : telle est, ou doit être la conversation. Dans le second dégré, c’est la nature polie par le secours de l’art, pour ajouter l’agrément à l’utilité : on choisit avec quelque soin, mais pourtant avec retenue & modestie, les mots, les tons, les gestes, les plus propres et les plus agréables : c’est l’oraison et le récit soutenu. Dans le troisiéme, on n’a en vûe que le plaisir : ces trois expressions y ont non-seulement toutes les graces & toute la force naturelle, mais encore toute la perfection que l’art peut y ajouter, je veux dire la mesure, le mouvement, la modulation & l’harmonie,