Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

concilié, par un accord mathématique, des sons qui paroissoient ne devoir se rencontrer jamais ; s’ils ne signifient rien, je les comparerai à ces gestes d’orateurs, qui ne sont que des signes de vie ; ou à ces vers artificiels, qui ne sont que du bruit mesuré ; ou à ces traits d’écrivains, qui ne sont qu’un frivole ornement. La plus mauvaise de toutes les musiques est celle qui n’a point de caractère. Il n’y a pas un son de l’art qui n’ait son modéle dans la nature, et qui ne doive être, au moins, un commencement d’expression, comme une lettre ou une syllabe l’est dans la parole.