que l’art rougit quand il est apperçu. Tout ce qui n’y est que pour l’ornement, est vicieux. Ce n’est pas un spectacle qu’on leur demande, c’est un service. Il y a cependant des occasions, où l’éloquence & l’architecture peuvent prendre l’essor. Il y a des héros à célébrer, & des temples à bâtir. & comme le devoir de ces deux arts est alors d’imiter la grandeur de leur objet, & d’exciter l’admiration des hommes ; il leur est permis de s’élever de quelques dégrés, et d’étaler toutes leurs richesses : mais cependant, sans s’écarter trop de leur fin originaire, qui est le besoin & l’usage. On leur demande le beau dans ces occasions, mais un beau qui soit d’une utilité réelle. Que penseroit-on d’un édifice somptueux qui ne seroit d’aucun usage ? La dépense comparée avec l’inutilité, formeroit une disproportion
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