Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/58

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Ainsi, vrai & bon, connoissance et goût, voilà tous nos objets et toutes nos opérations. Voilà les sciences & les arts. Je laisse à la métaphysique profonde à débrouiller tous les ressorts secrets de notre ame, & à creuser les principes de ses opérations. Je n’ai pas besoin d’entrer dans ces discussions spéculatives, où l’on est aussi obscur que sublime. Je parts d’un principe que personne ne conteste. Notre ame connoît, & ce qu’elle connoît produit en elle un sentiment. La connoissance est une lumiere répandue dans notre ame : le sentiment est un mouvement qui l’agite. L’une éclaire : l’autre échauffe. L’une nous fait voir l’objet : l’autre nous y porte, ou nous en détourne. Le goût est donc un sentiment. Et comme, dans la matière dont il s’agit ici, ce sentiment a pour objet les ouvrages de l’art ; & que les