Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/95

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les allarmes d’un danger véritable ; cette terreur est aussitôt suivie d’un retour gracieux, où l’ame jouit de sa délivrance comme d’un bonheur réel. Ainsi l’imitation est toujours la source de l’agrément. C’est elle qui tempere l’émotion, dont l’excès seroit désagréable. C’est elle qui dédommage le cœur, quand il en a souffert l’excès. Ces effets de l’imitation si avantageux pour les objets désagréables, se tournent entiérement contre les objets agréables par la même raison. L’impression est affoiblie : l’art qui paroît à côté de l’objet agréable, fait connoître qu’il est faux. S’il est assez bien imité, pour paroître vrai, et pour que le cœur en jouisse un instant comme d’un bien réel ; le retour, qui suit, rompt le charme et rejette le cœur, plus triste, dans son premier état. Ainsi, toutes choses égales d’ailleurs, le cœur doit être