Page:Batteux - Les quatre poëtiques d’Aristote, d’Horace, de Vida, de Despréaux, tome 1, 1771.djvu/335

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sujet que vous traitiez, qu’il soit simple & un.

L’APPARENCE du bon nous trompe presque tous : vous ne l’ignorez pas, Pere illustre, & vous, Fils dignes d’un tel pere : Je tâche d’être court, je deviens obscur ; je veux être poli & delicat, j’ôte l’ame & les nerfs ; celui qui veut s’elever, est enflé ; celui qui craint trop l’orage & le danger, rampe à terre. Il en est de même du Poëte qui veut varier son sujet par le merveilleux. Il peint un dauphin dans les bois, & un sanglier dans les flots. La crainte d’un défaut nous jette dans un autre, quand on ignore l’art. On verra près de l’ecole d’Emilius un artiste exprimer excellemment les ongles & la mollesse des cheveux avec le bronze ; mais son ouvrage restera imparfait, parce qu’il ne saura point faire un tout. Si j’entreprenois de composer un Poëme, je ne desirerois pas plus de ressembler à cet homme, que d’avoir un nez