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Page:Battu, Moinaux - Pépito.pdf/9

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COUPLETS.
I.
––––––––Un jour, jour de détresse,
––––––––Le clairon a sonné !
––––––––Toute notre jeunesse
––––––––Au loin a cheminé
––––––Au bruit d’une marche guerrière
––––––Qui se perdait vers la frontière,
––––––––Et moi, j’ai bien pleuré !
––––––––Car alors les tambours
––––––Au loin m’emportaient mes amours !
II.
––––––––Mais un jour, jour d’ivresse,
––––––––Le clairon sonnera !
––––––––Toute notre jeunesse
––––––––En ces lieux reviendra
––––––Au bruit d’une marche guerrière
––––––Grossissant depuis la frontière !
––––––––Ah ! que mon cœur battra !
––––––––Car alors les tambours
––––––Me ramèneront mes amours !

(Après cet air, on entend un bruit confus dans le lointain.)

Mais qu’entends-je ?… (Elle regarde dans la coulisse de gauche.) Un voyageur !… Quel bonheur !…Vertigo n’est pas là… C’est chez moi que ce voyageur s’arrêtera… C’est un élégant jeune homme ! Tiens ! Il donne des poignées de mains à tout le monde !… Eh ! mais… je ne me trompe pas… C’est bien lui… C’est Miguel !


Scène V.

MANUELITA, MIGUEL.
MIGUEL.

Pardon, Señora, vous serait-il possible ?…

MANUELITA, faisant la révérence.

Señor Miguel !…

MIGUEL.

Ah ! mon Dieu… cette jeune fille… Manuelita !… Oh ! mais c’est à peine si je vous reconnais !…

MANUELITA.

Dam ! Il y a si longtemps… Et d’où venez-vous comme ça ?

MIGUEL.

De Madrid, où mon père m’avait envoyé finir mes études… Mais laissez-moi donc vous regarder.