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Or, je le demande, si, avant d’avoir surmonté ces premiers obstacles, le cavalier vient y ajouter le poids de son propre corps et ses exigences maladroites, l’animal n’éprouvera-t-il pas une difficulté plus grande encore pour exécuter certains mouvements ? Les efforts qu’on fera pour l’y astreindre, étant contraires à sa nature, ne devront-ils pas se briser contre cet obstacle insurmontable ? Il résistera naturellement, et avec d’autant plus d’avantage, que la mauvaise répartition de son poids et de ses forces suffira pour annuler l’action du cavalier. La résistance émane donc ici d’une cause physique ; cette cause devient morale dès l’instant où, la lutte se continuant avec les mêmes procédés, le cheval commence à combiner lui-même les moyens de se soustraire au supplice qu’on lui impose, lorsqu’on veut ainsi forcer des ressorts qu’on n’a pas assouplis d’avance.

Quand les choses en sont là, elles ne peuvent qu’empirer. Le cavalier, dégoûté bientôt de l’impuissance de ses efforts, rejettera sur le cheval la responsabilité de sa propre ignorance ; il flétrira du nom de rosse un animal qui possédait peut-être de brillantes ressources, et dont, avec plus de discernement et de science, il aurait pu faire une monture dont le caractère serait aussi docile et soumis que les allures seraient gracieuses et agréables. J’ai remarqué souvent que les chevaux réputés indomp--