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le mort s’est trompé d’étage

36 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE tomber sur une chaise, l’air sombre et la bouche amère. 1 Pourquoi ce sarcasme ? demanda-t-il, har- - gneux. Parce qu’une belle dame, je la présume telle d’après sa voix, — la comtesse d’Armancé, a téléphoné pour vous tout à l’heure. Elle pense qu’un cousin de son mari, M. Lucien Vidalier, qui est actuellement à Paris, à l’hôtel Meurice, pour- rait vous aider à identifier avec certitude un nommé Victor Maravon, votre mort inconnu. Elle s’excuse de n’avoir pas pensé ce matin à vous donner ce renseignement. Je transmets intégralement son message. Vous avez dû faire une très bonne im- pression. Félicitations. Lamblin haussa les épaules. Son tuyau est inutile. J’en sais plus qu’assez sur le compte de mon macchabée. Vous m’avez mis un joli coco sur les bras, patron. Ah ! mon cher ami, ceci ne nous regarde pas. Nous ne sommes, nous autres, que des chiens de chasse, de chasse à l’homme. On nous fait flairer un vêtement : « Cherche, Taïaut, cherche ! » Et nous filons, le nez sur la piste. Mais, quand nous rap- portons le gibier, ce n’est pas à nous de décider s’il est bon pour la Légion d’honneur ou pour l’écha- faud. A présent, racontez. Lorsque Lamblin eut narré fidèlement sa mati- née, il en vint à sa visite au banquier. J’ai trouvé un bon vivant, gras et vermeil sous ses cheveux blancs, et qui regrette fort son incomparable maître d’hôtel, qu’il identifia immé- diatement avec le mort dont je lui présentais l’image. 1 - -