Page:Baude, Fragments d'histoire ou Hier et aujourd'hui à la faveur d'une promenade dans les rues et aux environs de Fort-de-France, Imprimerie officielle Fort-de-France, 1940.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans un projet de dessèchement du 20 mai 1827[1] Tessier dit que le Polygone se trouve dans un terrain aussi bas et plus humide encore que la plaine de l’habitation Sainville.

Neuf condamnés y ont été exécutés après l’insurrection de 1870.

La Colonie en a fait l’acquisition après en avoir été locataire et avoir fait dans le sol des travaux importants de drainage qui l’ont transformé.

Placé aux portes de la Ville, ce bel espace de plus de 6 hectares a été affecté à un Jardin public, le Jardin des Clieux, du nom — proposé par « Les Amis des Arbres » — de celui qui a importé le café à la Martinique vers 1720 et dont les titres de noblesse ont été enregistrés à la Martinique, le 6 novembre 1713. Il a été dessiné par le directeur du service de l’agriculture, M. Eugène Bassières, partie dans le style anglais ou paysage, partie dans le style français ou régulier.

Il a été inauguré, le 14 juillet 1918, par le gouverneur, M. Camille Guy, assisté de l’administrateur de la Dominique, M. Mahafy.

« Le nom de des Clieux fera connaître à nos enfants, il nous rappellera à tous, a dit le président des Amis des Arbres à la cérémonie d’inauguration, l’homme de bien à qui les Antilles ont dû pendant longtemps leur grande fortune[2] ».

Ce Jardin est indispensable à Fort-de-France dont la population s’accroît beaucoup. Et voici qu’il a subi quelques diminutions. Après les bâtiments du service de l’Agriculture et des Forêts qui y avaient leur place, après un faible prélèvement au profit du dépôt de mazout, on y a

  1. Arch. Min. Col. n° 734.
  2. Inauguration du jardin Desclieux, page 14, discours de M. Théodore Baude