Page:Baude, Fragments d'histoire ou Hier et aujourd'hui à la faveur d'une promenade dans les rues et aux environs de Fort-de-France, Imprimerie officielle Fort-de-France, 1940.djvu/111

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Le gouverneur Damas expose le 1er mars 1786[1], la nécessité pressante de ce travail et du revêtement du canal, afin d’éviter une épidémie appelée à dépeupler entièrement Fort Royal. Le canal dont l’utilité est bien démontrée, écrit-il, n’existera plus, parce que la partie qui est entre la rivière Levassor et le pont Fénelon est déjà un marais. Le comblement de cette partie est même envisagé (Mémoire du 3 mars 1786)[2].

Mais le canal subsiste ; vers 1816, l’on forme le projet d’établir un barrage dans la rivière et une écluse de chasse pour le nettoyer, et, mieux encore, le 4 mai de la même année, on projette de l’achever. Moreau de Jonnès, dans une note du 2 novembre 1816, fait, au contraire, diverses propositions dont l’adoption permettrait entr’autre de le combler, du pont de l’hôpital au pont Cartouche[3]. Il est fait mention du canal, dans une dépêche ministérielle du 15 décembre 1816. Le 21 octobre 1818, le Gouverneur décide qu’il sera encaissé sur ses deux rives par un mur[4], le 16 janvier 1821 des ordres sont donnés pour le curage provisoire du pont Fénelon au pont Blondel, en considérant qu’il est urgent de faire ce travail tant pour la salubrité que pour la navigation[5].

En 1838, 8.000 fr. sont affectés à ce curage[6].

Enfin le canal est comblé en 1857 ou 1858 par la colonie. Huit arbres seulement subsistent de la double rangée de palmiers qui le bordait sans doute, dans le terrain du magasin général et qui allait de la rue Bouillé à la Levée et les noms de pont Cartouche et de pont de l’Hôpital sont restés aux lieux où se trouvaient les œuvres d’art.

Neuf lois de la portion de terrain de cet ancien canal entre la rue de la République, la place Fénelon, la route de Saint-Pierre et des maisons ayant façade sur la

  1. Arch. min. col. n° 450.
  2. Arch. min. col. n° 451.
  3. Arch. min. col. n° 530.
  4. Code de la Martinique, tome 6, page 584, et arch. min col. n° 530.
  5. Code de la Martinique, tome 7, page 231.
  6. J.O. Martinique 12 décembre 1838.