Page:Baude, Fragments d'histoire ou Hier et aujourd'hui à la faveur d'une promenade dans les rues et aux environs de Fort-de-France, Imprimerie officielle Fort-de-France, 1940.djvu/55

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un geste touchant, lui envoie le baiser de la reconnaissance[1] ».

Sur le socle, l’inscription suivante : « À Schœlcher 1804-1893, Nulle terre française ne doit plus porter d’esclaves ».

En face de la Place Barré, au n° 30, le Pensionnat colonial des jeunes filles a remplacé l’hôtel et les bureaux du Directeur de l’Intérieur d’abord et ensuite du Secrétaire général. Les anciens bâtiments ont été exhaussés et agrandis.

Le bâtiment s’appelait autrefois le « Conseil ». C’était, dit Dessales, une maison considérable qui venait d’être bâtie. Le roi en fit l’acquisition et la destina aux séances du Conseil souverain et au logement des Conseillers[2]. L’installation s’y est faite en juillet 1775.

Cette maison est devenue le Palais[3] et le Conseil Souverain le quitta après l’ouragan de 1817. Il a servi ensuite de logement au général commandant les Troupes[4].

C’est par la rue Ernest Renan que, plus tard, l’on accédait à la salle des délibérations du Conseil général qui se trouvait dans l’immeuble du Secrétariat général, en ces mêmes lieux où avait siégé le Conseil souverain.

Le n° 10, où sont maintenant les magasins Bonaro était naguère occupé par les magasins Saint-Palay dont le nom est rappelé dans ces vers des Bambous.

Li allé la caze Saint-Palay
Pou li gangnain yon bass carré,
Trouvé engnien pas assez bon
Pou fè li vini bel gaçon[5]

Au n° 8, à la Cité du Printemps, le Consulat du Vénézuela.

Ensuite, l’église cathédrale. Ce fut d’abord un misérable abri, fait de jonc et couvert de paille, qui servait de chapelle et avait été pompeusement baptisé « Église Saint-Louis du cul-de-sac Royal[6] »

  1. Fort-de-France (1639-1931) par M. Victor Sévère, page 8.
  2. Annales du Conseil Souverain, Tome 1er , page 324.
  3. Archives Ministère Colonies n° 379, 380, 407. Plans de 1783 et 1784.
  4. Archives Ministère Colonies n° 659. Plan de la Ville de Fort-Royal et de ses environs, visé par L. Garin, 1er  mai 1826.
  5. Les Bambous par un vieux commandeur, page 122 (Fables de La Fontaine
    travesties en patois martiniquais par Marbot et traduites par Louis Jaham Desrivaux).
  6. Histoire économique de la Martinique par M. May, page 242, avec référence d’une lettre de Blénac à Colbert du 29 octobre 1678.