Page:Baude, Fragments d'histoire ou Hier et aujourd'hui à la faveur d'une promenade dans les rues et aux environs de Fort-de-France, Imprimerie officielle Fort-de-France, 1940.djvu/75

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de l’Instruction publique qui a remplacé l’ancien Lycée provisoire. C’est là que le Musée de la Martinique, inauguré à la Chambre de commerce le 23 novembre 1924, a pu trouver, après plusieurs déménagements, un asile, sinon définitif, du moins généreux et aimable, de la part de M. Revert, directeur de l’Enseignement. On doit espérer que c’est sa dernière étape et qu’il pourra enfin occuper un jour un édifice digne de ses très intéressantes collections et du pays lui-même.

3° La Direction d’Artillerie où se trouvaient naguère de précieuses archives et de beaux ateliers qu’un incendie a détruits en 1906 ; l’école des Arts et Métiers créée en 1861 occupait un des bâtiments ;


RUE LAZARE-CARNOT


Qui s’appelait d’abord rue Saint-Joseph[1], puis rue Joyeuse, non à cause de la gaieté un peu tapageuse qui y régnait, mais parce qu’on avait donné à deux rues du Fort Royal le nom de l’Amiral Villaret-Joyeuse, ancien Gouverneur de la Martinique, sur qui les anglais, sans aucune résistance sérieuse de sa part[2], ont conquis le 24 février 1809 l’île dont il avait repris possession sept ans auparavant, et qui, le 29 brumaire an XI, (10 novembre 1802,) avait ordonné la fermeture de toutes les écoles parce que, a-t-il écrit : « l’ignorance est un lien nécessaire pour des hommes enchaînés par la violence ou flétris par les préjugés[2]. »

Par contre, cette rue, aujourd’hui rue Lazare Carnot, a vu naître depuis trois établissements scolaires : Le Collège Ste-Marie, fondé en 1855 et qui subsiste encore sur la colline ouest de la ville, l’Externat colonial qui se trouve aux angles des rues Lazare Carnot, Armand Marrast et

  1. Arch. Min. Col. plan 1784, n° 407.
  2. a et b Trois siècles d’histoire antillaise, par MM. Martineau et May, pages 170 et 190. Bibliothèque Nationale, papiers de Margry, nouvelles acquisitions, registre 9418. Cochin. L’abolition de l’esclavage, 1861, page 12.