Page:Baude, Fragments d'histoire ou Hier et aujourd'hui à la faveur d'une promenade dans les rues et aux environs de Fort-de-France, Imprimerie officielle Fort-de-France, 1940.djvu/90

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Morne Moco se déchargent sur Balata et que la grande humidité qui résulte des pluies presque continuelles cause de nombreux cas de dyssenterie.

Mais le même jour il était dressé[1] un état estimatif des travaux à effectuer à Balata, soit 630,000 francs dont 10,000 fr. pour l’achat du terrain qui a été détaché de l’habitation la Liot. Et l’année suivante, le 16 octobre 1854, le général de division Comte de Soucy, inspecteur des services militaires aux colonies, concluait en faveur de Balata « bien rafraichi par les vents d’Est, offrant à la vue une perspective vaste et riante[2] ».

Le terrain, d’une superficie de 40 hectares, 50 ares et la propriété et jouissance de la source Agathe qui se trouve sur le surplus des terres de l’habitation Liot, ont été vendus le 23 novembre 1861 par M. Charles Liot pour faire partie des domaines de l’État à la Martinique.

Le prix a été de 30,000 fr. (acte de Me de Gentile).

En mars 1864, le prince Charles Bonaparte, petit fils de Lucien, qui se rendait au Mexique, comme capitaine de la Légion étrangère, s’arrêta à la Martinique à la suite d’un accident de machine survenu au « Darien ». Voulant jouir du magnifique aspect que présente au voyageur la splendide végétation de l’île, le Prince visita la Trace. Mais sept kilomètres après Saint-Pierre il eut un accident de cheval[3].

Peu après, le 16 mai 1864, le « Novara » arrivait à Fort-de-France, portant l’Empereur Maximilien et l’Impératrice Charlotte, à destination du Mexique. Ayant témoigné aussi le désir de connaître quelques uns des poinls de vue si séduisants de la Martinique, ils firent une longue promenade sur cette même route et s’arrêtèrent à Balata, où ils furent reçus par M. Liot, trésorier général qui leur offrit un goûter[3].

En face de Balata, le Morne Moco désigné dans le mémoire précité du 15 mars 1843 comme étant couvert de bois impénétrables et qui, aujourd’hui encore, est un superbe îlot de verdure, appartenant aux « Amis des Arbres » qui l’ont reboisé.

  1. Arch. Min. col. n° 1344.
  2. Arch. Min. col. n° 1347.
  3. a et b Le Messager, 2, 5, 12 mars 1864, 18 mai 1864.