Page:Baude, Fragments d'histoire ou Hier et aujourd'hui à la faveur d'une promenade dans les rues et aux environs de Fort-de-France, Imprimerie officielle Fort-de-France, 1940.djvu/97

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En 1771 il était terminé Rochambeau, gouverneur de la Martinique, lui donna le nom de fort de la Convention en 1793. L’année suivante, enfermé dans cette citadelle, il supporta tout l’effort des anglais de Sir Charles Grey.

« Le bombardement dura, avec force, plus de 14 jours. Rochambeau et ses héros se défendaient en désespérés, et pendant tout ce temps de carnage et de destruction, ils purent à peine goûter deux heures de repos : ils étaient continuellement sur la brèche ou aux batteries. Cette immortelle garnison en était réduite à un point qu’il ne restait plus qu’un canon dans le fort en état de service ; il n’y avait pas un pouce de terrain qui ne fut atteint par les boulets et les mortiers ennemis[1] ».

C’est alors que Rochambeau dut se rendre, mais la garnison sortit du fort, « enseignes déployées », ainsi qu’il était convenu dans la capitulation du 22 mars 1794[2].

Des héros qui se vouèrent avec lui à la défense du sol français, résolus à verser pour la patrie la dernière goutte de leur sang et qui subirent avec lui toutes les rigueurs d’un siège de 30 jours, l’histoire a conservé les noms de :

Allègre, Arnaud, D’Aucourt, Bacquié, Barthélémy, Denis Bonnet, Borde, Boulin, Calamette, Desmaz, Dorange, Doussedebesse, Dupeyron, Dupriret, Gaschet, Barthélémy Guy, de Grandmaison, Lacroix, deux Lafargue, Lanneau, Lépine, Marlet, Maugé, Morancy, Moras, Mesle, Octavius, Panis, Parmeau, Peslage, Pontonnier, Pupier, Louis Thore, Mme de Tully[3].

L’héroïque Delgrès s’est trouvé aussi aux côtés de Rochambeau à cette heure historique[4].

Les anglais attaquèrent une seconde fois le fort et le firent sauter le 24 février 1809 en s’emparant de la Martinique. L’amiral Villaret Joyeuse, gouverneur de l’île, qui y était enfermé, avait capitulé sans épuiser tous les moyens de défense[5].

  1. Histoire de la Martinique par Sidenay Daney Tome 4, page 396.
  2. Code de la Martinique, Tome 4, page 245.
  3. Code de la Martinique, Tome 5, page 393.
  4. Discours de M. Severe du 21 décembre 1935.
  5. Annuaire de la Martinique, année 1931, page 94.