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Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/177

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plupart des dispositions intérieures ; mais il sait bien aussi que pour en proportionner les fondements, les murs principaux, les voûtes, les charpentes, les toits, les angles essentiels, il y a des regles d’architecture naturelles et inviolables, qu’il ne peut attaquer sans faire crouler son habitation. On n’a point englobé sous la même idée ces regles essentielles de l’architecture pour la maison, avec ces dispositions intérieures des petites pieces particulieres et des ameublements. Pourquoi, dans la constitution des etats, a-t-on confondu les regles essentielles qui sont vraies loix, avec les arrangements domestiques qui concernent simplement les détails de l’organisation des mandataires des trois ordres, et de la maniere dont ils doivent remplir leurs fonctions, conformément aux loix de la justice essentielle de l’ordre bienfaisant ? De même que le pere de famille dont nous parlions peut arranger les pieces particulieres ou les meubles de sa maison, à condition qu’il ne dérangera point les parties constitutives et fondamentales de l’édifice, réglées par les loix de l’architecture. Tout de même les dispositions du grand pere de famille pour l’organisation de ses mandataires, et pour l’accomplissement de leurs devoirs, sont assujetties à cette condition, qu’elles ne contrediront jamais en rien les loix essentielles de l’ordre que Dieu prescrit à la société. C’est à cette condition uniquement qu’on peut varier les institutions et les arrangements. Il est donc plus simple, plus vrai, plus salutaire, plus conforme au respect qu’on doit à la nature et à son auteur suprême, à cette espece de culte religieux qu’exigent sa loi de justice et son ordre de bienfaisance, de dire que les hommes n’ont point ce pouvoir législatif arbitraire ; que toutes les loix existent éternellement d’une maniere implicite dans un code naturel, général, absolu, qui ne souffre jamais d’exception, jamais de vicissitudes. Toute action, tout arrangement, toute disposition, toute institution des hommes quelconques, depuis les souverains jusqu’aux derniers sujets, d’où résulte renversement de l’ordre, infraction des saintes loix de la nature, est crime, qui que ce soit qui le fasse ou qui l’ordonne de quelque maniere que ce puisse être. Toute action, tout arrangement, toute disposition, toute institution des hommes quelconque, qui tend à maintenir les loix, à entretenir parmi les hommes l’ordre qui en est l’effet, est un bien. Tout ce qui ne nuit