Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/57

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le Peuple le plus prospere, uniquement parce que l’administration publique de Hollande est celle qui s’est le plus approchée de la magnificence utile des quatre grandes nations qui nous ont donné de si beaux modèles.

Le vulgaire des raisonneurs, qui cherche ailleurs la source du bien-être Hollandois, prend les effets pour la cause, et risque d’attribuer, ce qui seroit beaucoup pis, l’accroissement de la prospérité à des obstacles qui l’arrêtent, bien loin de l’accélérer.

La fécondité de son territoire, comparée avec celle de tout autre territoire européen, étendue pour étendue, à égalité de mesure, se trouve au moins comme cent, et même vis-à-vis de plusieurs autres cantons de pareille grandeur, comme mille est à un.

Car, en faisant un résultat total, on trouveroit que par la culture, par le [79] pâturage, par la pêche, il se récolte annuellement en Hollande la subsistance de plusieurs centaines de familles, par chaque mesure de telle ou telle étendue géometriquement prise, (tous les territoires compris, et les uns portant les autres). Or, en faisant un même résultat sur tels ou tels autres empires, on trouveroit que dans pareil espace géométriquement mesuré, (tous les territoires étant aussi compris, et l’un portant l’autre,) il ne se récolte pas annuellement la subsistance d’une famille en culture, pêche ou pâturage.

La cause effective de cette ample récolte de subsistances est la grandeur des bonnes dépenses faites par l’administration pour vivifier l’universalité du territoire, beaucoup mieux que ne le sont dans les autres États certaines portions privilégiés, qui sont à peine la millieme partie de leur étendue.

Tout le reste de ce qu’on admire communément en Hollande ; savoir, l’étonnante population, l’aisance générale, l’activité et l’industrie sont les effets de cette ample récolte de subsistances, ce sont les secondes conséquences dérivées de la bonne administration des grandes propriétés publiques.

C’est-là ce qu’on doit appeller principalement dépense du Souverain ; c’est-là le premier patrimoine de la souveraineté ; c’est la premiere source de son revenu à elle en particulier, et celle de tout autre bien public ou privé. J’insiste encore sur cet article, parcequ’il est trop oublié.

Résumons maintenant. L’Instruction, la protection, les grandes propriétés communes, voilà donc les trois objets des dépenses