par son rédacteur avec Le Trosne qui écrit de son côté dans le Journal de l’Agriculture ; nous y voyons que Baudeau cède peu à peu et finit par s’avouer vaincu. Au début de la discussion, en avril 1766[1], Baudeau dit en parlant de son contradicteur : « Sans être encore décidément en tout de son parti nous nous tenons jusqu’ici dans un juste milieu entre ses nouvelles Maximes et les anciennes du vulgaire[2]. » Ces nous qui soulignons les mots encore décidément et jusqu’ici[3] qui indiquent que déjà Baudeau est en route vers la conversion et se défend mollement. Dans la feuille du 2 mai 1766 il élève pourtant encore des objections[4] ; mais dans celle du 20 juin, au cours d’un article sur l’État actuel des sciences et des arts, il déclare : « Nous allons plaider avec chaleur la cause des Philosophes économistes, parmi lesquels nous désirons ardemment de pouvoir quelque jour occuper une place[5]. »
C’est à cette date de juin 1766 que Dupont fixe la conversion du fondateur des Éphémérides et Dupont se glorifie d’avoir vaincu les dernières résistances de Baudeau rien que par une demi-page d’observations insérée dans le Journal de l’Agriculture. Néanmoins la profession de foi officielle du néophyte, annoncée dans les numéros du 18 août et du
- ↑ La première Lettre Le Trosne parut en mars 1766 dans le Journal de l’Agriculture du 28 avril 1766. Le directeur du Journal de l’Agriculture était Dupont.
- ↑ Éphém., 1766, t. III, p. 259.
- ↑ C’est Baudeau qui souligne le mot nouvelles. La suite de cette lettre parut dans le numéro du 18 août.
- ↑ Baudeau avait préparé neuf lettres en réponse à Le Trosne ; par suite de sa conversion il renonça aux huit autres (Dupont, dans Éphém. l769, t. V p. xxx et s.)
- ↑ Éphém., 1766, t. IV, p. 229. V. aussi en quels termes il s’exprime sur la Science économique dans le no du 16 juin (Ibid, p. 221 et s.).