est abject et immonde, — mais heureux. Il étale un gros luxe et feint de se connaître en délicatesses : il est ridicule, mais il est heureux. — Ah ! pardonnons aux heureux. Le bonheur, une belle et universelle excuse, n’est-ce pas ?
Ah ! vous êtes heureux, Monsieur. Quoi ! — Si vous disiez : je suis vertueux, je comprendrais que cela sous-entend : Je souffre moins qu’un autre. Mais non : vous êtes heureux. Facile à contenter, alors ? Je vous plains, et j’estime ma mauvaise humeur plus distinguée que votre béatitude. — J’irai jusque-là, que je vous demanderai si les spectacles de la terre vous suffisent. Quoi ! jamais vous n’avez eu envie de vous en aller, rien que pour changer de spectacle ! J’ai de très sérieuses raisons pour plaindre celui qui n’aime pas la mort.
Byron, Tennyson, Pœ et Cie.
Ciel mélancolique de la poésie moderne. Etoiles de première grandeur. Pourquoi les choses ont-elles changé ? Grave question que je n’ai pas le temps de vous expliquer ici. Mais vous n’avez même pas songé à vous la poser. Elles ont changé parce qu’elles devaient changer. Votre ami le sieur Villemain vous chuchote à l’oreille le mot : Décadence. C’est un mot bien commode à l’usage des pédagogues ignorants, mot vague derrière lequel s’abritent notre paresse et notre incuriosité de la loi.
Pourquoi donc toujours la joie ? Pour vous divertir, peut-être. Pourquoi la tristesse n’aurait-elle pas sa beauté ? Et l’horreur aussi ? Et tout ? Et n’importe quoi ?
Je vous vois venir. Je sais où vous tendez. Vous oseriez peut-être affirmer qu’on ne doit pas mettre des têtes de