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Page:Baudelaire - Œuvres posthumes 1908.djvu/103

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MON CŒUR MIS À NU[1]


De la vaporisation et de la centralisation du moi. Tout est là.

D’une certaine jouissance sensuelle dans la société des extravagants.

(Je pense commencer Mon cœur mis à nu n’importe où, n’importe comment, et le continuer au jour le jour, suivant l’inspiration du jour et de la circonstance, pourvu que l’inspiration soit vive).

*

Le premier venu, pourvu qu’il sache amuser, a le droit de parler de lui-même.

*

Je comprends qu’on déserte une cause pour savoir ce qu’on éprouvera à en servir une autre.

  1. Edgar Poe avait écrit dans ses marginalia des Contes grotesques : « LXXX. Si quelque homme ambitieux veut révolutionner d’un coup le monde entier de la pensée humaine, de l’opinion et du sentiment humains, voici ce qui lui en donne le pouvoir. La route à une gloire impérissable est ouverte droite et sans encombre devant lui. Il n’a qu’à écrire et publier un très petit livre. Son titre sera simple, quelques mots sans prétention : Mon cœur mis à nu. Mais ce petit livre doit tenir toutes ses promesses. » (Traduction de M. Émile Hennequin.)