Page:Baudelaire - Œuvres posthumes 1908.djvu/124

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domestiqué qu’il n’ose franchir aucune palissade. Voir ses goûts en art et en littérature.

C’est un animal de race latine ; l’ordure ne lui déplaît pas, dans son domicile, et, en littérature, il est scatophage. Il raffole des excréments. Les littérateurs d’estaminet appellent cela le sel gaulois.

Bel exemple de la bassesse française, de la nation qui se prétend indépendante avant toutes les autres.

[Ici est collé sur le manuscrit cet entrefilet découpé dans un journal :]

« L’extrait suivant du beau livre de M. de Vaulabelle suffira pour donner une idée de l’impression que fit l’évasion de Lavalette sur la portion la moins éclairée du parti royaliste :

« L’emportement royaliste, à ce moment de la seconde Restauration, allait, pour ainsi dire, jusqu’à la folie. La jeune Joséphine de Lavalette faisait son éducation dans l’un des principaux couvents de Paris (l’Abbaye-au-Bois) ; elle ne l’avait quitté que pour venir embrasser son père. Lorsqu’elle y rentra après l’évasion et que l’on connut la part bien modeste qu’elle y avait prise, une immense clameur s’éleva contre cette enfant ; les religieuses et ses compagnes la fuyaient, et bon nombre de parents déclarèrent qu’ils retireraient leurs filles si on la gardait. Ils ne voulaient pas, disaient-ils, laisser leurs enfants en contact avec une jeune personne qui avait tenu une pareille conduite et donné un pareil exemple. Quand Mme  de Lavalette, six semaines après, recouvra la liberté, elle fut obligée de reprendre sa fille ».

*

Princes et générations. — Il y a une égale injustice à attribuer aux princes régnants les méri-