Page:Baudelaire - Œuvres posthumes 1908.djvu/23

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à la célébration des jouissances de la dévotion et des ivresses de la gloire militaire, bien que je ne les aie jamais connues.

Note sur les plagiats[1]. — Thomas Gray. Edgar Poe (2 passages). Longfellow (2 passages). Stace. Virgile (tout le morceau d’Andromaque). Eschyle. Victor Hugo.


Tranquille comme un sage et doux comme un maudit[2],
J’ai dit :
Je t’aime, ô ma très belle, ô ma charmante…
Que de fois…
Tes débauches sans soif et tes amours sans âme,
Ton goût de l’infini
Qui partout, dans le mal lui-même, se proclame,

Tes bombes, tes poignards, tes victoires, tes fêtes,
Tes faubourgs mélancoliques,
Tes hôtels garnis,
Tes jardins pleins de soupirs et d’intrigues,
Tes temples vomissant la prière en musique,
Tes désespoirs d’enfant, tes jeux de vieille folle,
Tes découragements ;

Et tes feux d’artifice, éruptions de joie,
Qui font rire le Ciel, muet et ténébreux.

Ton vice vénérable étalé dans la soie,

  1. Cette phrase semble se rapporter à la dernière ligne de la seconde préface. C’est une liste des imitations que Baudelaire a faites des poètes dont il cite les noms. (Note de M. Eugène Crépet.)
  2. Cette pièce, restée à l’état d’ébauche, devait faire partie de la 2e édition des Fleurs. (V. Lettres, juillet ou août 1860.) L’idée première en a été reprise dans le sonnet Épilogue qui termine les Petits Poèmes en prose (œuvres complètes, t. IV.) — Cf. Lettres, lettre à Poulet-Malassis, juillet ou août 1860.