Je vous promets qu’à la prochaine visite que j’aurai le plaisir de vous faire je vous ferai mon mea culpa, non pas de mes opinions, mais de ma conduite.
[Deuxième projet.]
Monsieur, je fais ma pâture de vos feuilletons, — dans l’Indépendance, laquelle vous manque un peu de respect quelquefois et vous montre quelque ingratitude. Les présentations à la Buloz. Auguste Barbier à la Revue de Paris. Le Désaveu. L’Indépendance a des convictions qui ne lui permettent pas de s’apitoyer sur le malheur des reines. Donc je vous lis ; car je suis un peu de vos amis, si toutefois vous croyez, comme moi, que l’admiration engendre une sorte d’amitié.
Mais le feuilleton d’hier soir m’a mis en grande rage. Je veux vous expliquer pourquoi.
Henri Heine était donc un homme ! Bizarre. Catilina était donc un homme. Un monstre pourtant, puisqu’il conspirait pour les pauvres. Henri Heine était méchant, — oui, comme les hommes sensibles, irrités de vivre avec la canaille ; par canaille, j’entends les gens qui ne se connaissent pas en poésie (le genus irritabile vatum).
Examinons ce cœur d’Henri Heine jeune.
Les fragments que vous citez sont charmants, mais je vois bien ce qui vous choque, c’est la tristesse, c’est l’ironie. Si J. J. était empereur, il décréterait qu’il est défendu de pleurer ou de se pendre sous son règne, ou même de rire d’une certaine façon. Quand Auguste avait bu, etc.
Vous êtes un homme heureux. Je vous plains, monsieur, d’être si facilement heureux. Faut-il qu’un homme soit tombé bas pour se croire heureux ! Peut-être est-ce une explosion sardonique, et souriez-vous pour cacher le renard qui vous ronge. En ce cas, c’est bien. Si ma langue pouvait prononcer