Page:Baudelaire - Œuvres posthumes 1908.djvu/339

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liflue, avec les noms des concurrents récompensés et le choix des sujets. On y trouve l’Algérie ou la civilisation conquérante, la Colonie de Mettray, la Découverte de la vapeur, sujets lyriques proposés par l’Académie et d’une nature essentiellement excitante.

On y trouve aussi des phrases de cette nature : "Ce livre est une bonne œuvre pour les âmes", à propos d’un roman composé par un ministre protestant. Pouah !

On rencontre, parmi les couronnés, le nom de ce pauvre M. Caro, qui ne prendra jamais, je l’espère, pour épigraphe de ses compositions académiques ce mot de saint Jean : "Et verbum caro factum est", car lui et le verbe me semblent passablement brouillés.

On se heurte à des phrases comme celle-ci, qui représente bien une des maladies de M. Villemain, laquelle consiste à accoupler des mots qui jurent ; quand il ne fait pas de pléonasmes, il commet des désaccords : "Cette profusion de gloire (celle de l’industrie et des arts) n’est jamais applicable dans le domaine sévère et difficile des lettres."

CITATIONS

Que, devant cette force du nombre et de l’enthousiasme, un Roi opiniâtre et faible, un Ministère coupable et troublé n’aient su ni agir, ni céder à temps ; qu’un Maréchal, malheureux à la guerre et dans la politique, funeste par ses défections et ses services, n’ait pu rien sauver du désastre, même avec une Garde si dévouée et si brave, mais de bonne heure affaiblie par l’abandon d’un régiment de ligne ; ce sont là des spectacles instructifs pour tous. On les a parodiés depuis. Une émeute