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VARIÉTÉS


CHOIX DE MAXIMES CONSOLANTES SUR L’AMOUR[1]

Quiconque écrit des maximes aime charger son caractère ; — les jeunes se griment, — les vieux s’adonisent.

Le monde, ce vaste système de contradictions, — ayant toute caducité en grande estime, — vite, charbonnons-nous des rides ; — le sentiment étant généralement bien porté, enrubannons notre cœur comme un frontispice.

À quoi bon ? — Si vous n’êtes des hommes vrais, soyez de vrais animaux. Soyez naïfs, et vous serez nécessairement utiles ou agréables à quelques-uns. — Mon cœur, — fût-il à droite, — trouvera bien mille co-parias parmi les trois milliards d’êtres qui broutent les orties du sentiment !

Si je commence par l’amour, c’est que l’amour est pour tous, — ils ont beau le nier, — la grande chose de la vie !

  1. Le Corsaire Satan, 3 mars 1846, article signé Baudelaire-Dufays.
        Les notes auxquelles nous renvoyons par un astérisque sont de Baudelaire.