Page:Baudelaire - Œuvres posthumes 1908.djvu/392

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LA BEAUTÉ DU PEUPLE

Depuis trois jours, la population de Paris est admirable de beauté physique. Les veilles et la fatigue affaissent les corps ; mais le sentiment des droits reconquis les redresse et fait porter haut toutes les têtes. Les physionomies sont illuminées d’enthousiasme et de fierté républicaine. Ils voulaient, les infâmes, faire la bourgeoisie à leur image, — tout estomac et tout ventre, — pendant que le Peuple geignait la faim. Peuple et bourgeoisie ont secoué du corps de la France cette vermine de corruption et d’immoralité ! Qui veut voir des hommes beaux, des hommes de six pieds, qu’il vienne en France. Un homme libre, quel qu’il soit est plus beau que le marbre, et il n’y a pas de nain qui ne vaille un géant quand il porte le front haut et qu’il a le sentiment de ses droits de citoyen dans le cœur.

LE CONSTITUTIONNEL EST SCANDALISÉ

Le Constitutionnel se résigne ; c’est bien de sa part ; c’est généreux. Le Constitutionnel promet d’être bon citoyen. Odilon Barrot, la grosse poupée de carton, et Thiers, ce singe de foire, pardonnent au Peuple de n’avoir pas voulu se laisser voler. Que pense le Peuple de leur pardon ?

LES ARTISTES RÉPUBLICAINS

Les peintres se sont bravement jetés dans la