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Page:Baudelaire - Œuvres posthumes 1908.djvu/50

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5 heures, à l’Hermitage.


Mon cher, je suis venu chez vous
Pour entendre une langue humaine,
Comme un qui, parmi les Papous,
Chercherait son ancienne Athène.

Puisque chez les Topinambous
Dieu me fait faire quarantaine,
Aux sots je préfère les fous,
Dont je suis, chose, hélas ! certaine.

Offrez à Mam’selle Fanny
(Qui ne répondra pas : nenny,
Le salut n’étant pas d’un âne)
L’hommage d’un bon écrivain,
Ainsi qu’à l’ami Lécrivain
Et qu’à Mam’selle Jeanne.


SONNET POUR S’EXCUSER DE NE PAS ACCOMPAGNER
UN AMI À NAMUR[1]


Puisque vous allez vers la ville
Qui, bien qu’un fort mur l’encastrât,
Défraya la verve servile
Du fameux poète Castrat.

Puisque vous allez en vacances
Goûter un plaisir recherché,
Usez toutes vos éloquences,
Mon bien cher Coco-Malperché[2],

(Comme je le ferais moi-même)

  1. La Petite Revue, 29 avril 1865. V. la note précédente.
  2. Surnom transparent de Poulet-Malassis.