Page:Baudelaire - Correspondance générale, Conard, t1, 1947.djvu/18

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dore, pour moi, honte, honte. Dis que de là-bas il me fasse les cornes.

Et ma sœur, va-t-elle bien ? est-elle remise[1] ? Bien des choses de la part de maman. Moi, je t’embrasse aussi. Parle-moi, ou plutôt écris-moi tout de tous et de toi.

Carlos[2].

Ton numéro, le numéro de la rue.

1839
2. à madame aupick[3].
Mardi, 16 juillet 1839.

Ma chère mère, ma bonne maman, je ne sais que te dire, et j’ai toutes sortes de choses à te dire. D’abord je sens un grand besoin de te voir. Comme c’est différent d’être chez des étrangers — et ce ne

  1. Mme Claude-Alphonse Baudelaire venait de mettre au monde le seul enfant qu’elle devait avoir : Edmond Baudelaire, né à Fontainebleau le 6 novembre 1833, qui mourra dans cette même ville le 26 décembre 1854.
  2. François Porché, dans son récent Baudelaire, s’est demandé si cet hispanisme n’aurait pas procédé du prestige d’Hernani. C’est en effet vraisemblable, puisque notre poëte, au dire de ses camarades de collège, récitait des vers de Hugo à tout propos.
  3. Née Caroline Archimbaut-Dufays (plus exactement, d’après une rectification d’état civil, Archenbaut-Defayis), à Londres, le 27 décembre 1793, décédée en son domicile, à Honfleur, rue de Neubourg, le 16 août 1871. — Orpheline sans aucune fortune, gracieuse sans plus, et recueillie chez des amis,