suffise à donner un cachet, un style quelquefois violent à des œuvres méritoires, mais d’un ordre secondaire, comme celles de M. Robert Fleury. — C’est à cette volonté tenace, infatigable et toujours en haleine, que les tableaux de cet artiste doivent leur charme presque sanguinaire. — Le spectateur jouit de l’effort et l’œil boit la sueur. — C’est là surtout, répétons-le, le caractère principal et glorieux de cette peinture, qui, en somme, n’est ni du dessin, quoique M. Robert Fleury dessine très-spirituellement, ni de la couleur, quoiqu’il colore vigoureusement ; cela n’est ni l’un ni l’autre, parce que cela n’est pas exclusif. — La couleur est chaude, mais la manière est pénible ; le dessin habile, mais non pas original.
Son Marino Faliero rappelle imprudemment un magnifique tableau qui fait partie de nos plus chers souvenirs. — Nous voulons parler du Marino Faliero de M. Delacroix. — La composition était analogue ; mais combien plus de liberté, de franchise et d’abondance !…
Dans l’Auto-da-fé, nous avons remarqué avec plaisir quelques souvenirs de Rubens, habilement transformés. — Les deux condamnés qui brûlent, et le vieillard qui s’avance les mains jointes. — C’est encore là, cette année, le tableau le plus original de M. Robert Fleury. — La composition en est excellente, toutes les intentions louables, presque tous les morceaux sont bien réussis. — Et c’est là surtout que brille cette faculté de volonté cruelle et patiente, dont nous parlions tout à l’heure. — Une seule chose est choquante, c’est la