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grandes écoles — la dignité, la pompe, et une harmonie ondoyante de lignes.

JOSEPH FAY

M. Joseph Fay n’a envoyé que des dessins, comme M. Decamps — c’est pour cela que nous le classons dans les peintres d’histoire ; il ne s’agit pas ici de la matière avec laquelle on fait, mais de la manière dont on fait.

M. Joseph Fay a envoyé six dessins représentant la vie des anciens Germains ; — ce sont les cartons d’une frise exécutée à fresque à la grande salle des réunions du conseil municipal de l’hôtel de ville d’Ebersfeld, en Prusse.

Et, en effet, cela nous paraissait bien un peu allemand, et, les regardant curieusement, et avec le plaisir qu’on a à voir toute œuvre de bonne foi, nous songions à toutes ces célébrités modernes d’outre-Rhin qu’éditent les marchands du boulevard des Italiens.

Ces dessins, dont les uns représentent la grande lutte entre Arminius et l’invasion romaine, d’autres, les jeux sérieux et toujours militaires de la Paix, ont un noble air de famille avec les bonnes compostions de Pierre de Cornélius. — Le dessin est curieux, savant, et visant un peu au néo-Michel-Angelisme. — Tous les mouvements sont heureusement trouvés — et accusent un esprit sincèrement amateur de la forme, si ce n’est amoureux. — Ces dessins nous ont attiré parce qu’ils