Page:Baudelaire - Curiosités esthétiques 1868.djvu/78

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ques charmants vers de Sainte-Beuve, est une chose curieuse à examiner ; c’est de la chair, il est vrai ; mais c’est bête comme la nature, et c’est pourtant une vérité incontestée que le but de la sculpture n’est pas de rivaliser avec des moulages. — Ceci conclu, admirons la beauté du travail tout à notre aise.

BOSIO

au contraire se rapproche de Bartolini par les hautes qualités qui séparent le grand goût d’avec le goût du trop vrai. — Sa Jeune Indienne est certainement une jolie chose — mais cela manque un peu d’originalité. — Il est fâcheux que M. Bosio ne nous montre pas à chaque fois des morceaux aussi complets que celui qui est au Musée du Luxembourg, et que son magnifique buste de la reine.

PRADIER

On dirait que M. Pradier a voulu sortir de lui-même et s’élever, d’un seul coup, vers les régions hautes. Nous ne savons comment louer sa statue — elle est incomparablement habile — elle est jolie sous tous les aspects — on pourrait sans doute en retrouver quelques parties au Musée des Antiques ; car c’est un mélange prodigieux de dissimulations. — L’ancien Pradier vit encore sous cette peau nouvelle, pour donner un charme exquis à cette figure ; — c’est là certainement