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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

La Rançon ; Le Coucher du Soleil romantique ; Sur le Tasse en prison d’Eugène Delacroix ; Lola de Valence ;

13 parus de 1861 à 1866 dans divers périodiques, deux ou trois fois le plus communément : La Prière d’un Païen ; L’Examen de minuit ; Madrigal triste ; L’Avertisseur ; Le Rebelle ; Bien loin d’ici ; Le Gouffre ; Les Plaintes d’un Icare ; Recueillement ; Epigraphe pour un livre condamné ; Le Calumet de Paix; Le Couvercle ; La Lune offensée (ces trois derniers parus une seule fois) ;

Un enfin complètement inédit : A Théodore de Banville.

On a jugé généralement cette édition avec sévérité, notamment le prince Ourousof (Le Tombeau de Charles Baudelaire) qui l’appelle simplement « le texte Lévy », et les scoliastes de ces dernières années qui, le plus souvent, ne se sont pas cachés de lui préférer la seconde. Le grief qu’on fait valoir contre elle est double : d’abord elle aurait introduit dans les Fleurs beaucoup de pièces qu’il n’était point dans l’intention de l’auteur d’y comprendre ; elle aurait en outre apporté un texte beaucoup moins pur que les précédentes, voire même des variantes d’une origine douteuse.

Nous dirons notre sentiment sans ambages.

Oui, pour nous, il est certain que le premier de ces reproches est fondé. Ce qui le prouve d’abord, c’est l’Avertissement de l’Editeur placé en tête des Epaves : « Ce recueil est composé de morceaux poétiques… auxquels M. Charles Baudelaire n’a pas cru devoir faire place dans l’édition définitive des Fleurs du Mal », assertion qui est encore confirmée par les lettres (inédites) que Poulet-Malassis écrivait à Charles Asselineau lors de l’établissement de l’édition de 1868.

Mais Poulet-Malassis a pu altérer la vérité, observera-t-on. Ne l’a-t-il pas fait à propos des Amœnitates belgicœ[1]? Et n’avait-il pas intérêt à se réserver la propriété des Epaves? Sans nier le sérieux de l’objection, nous ne la tenons pas pour valable. Poulet-Malassis était sans doute un homme léger, mais il avait un grand cœur, et il aimait




  1. Voir Spoelberch de Lovenjoul, Les Lundis d’un chercheur, en tenant compte que Poulet-Malassis lui-même devait un peu plus tard révéler sa supercherie.