Aller au contenu

Page:Baudelaire - Les Fleurs du mal 1857.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

II

LE SOLEIL


Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures
Les persiennes, abri des secrètes luxures,
Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés
Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,
Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime,
Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,
Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,
Heurtant parfois des vers depuis long-temps rêvés.