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I 62 CHARLES nAUDELAIRE

VOUS pas tout supposer, excepté ]*étourderie ? One par exemple la matière moussait, que les obser- vations abondaient, ou, ce qui est la vérité, que j’avais été malade ?

Devais-je vous écrire une nouvelle lettre d’excu- ses, pendant votre absence, ou écrire à M. Hervé, dont j’ai oublié l’adresse sur votre table ?

J’espérais aussi que M. Babou, qui désirait vous voir, vous dirait qu’il m’avait vu sérieusement malade.

Je me console, en pensant que vous serez assez content de votre nouveau collaborateur, pour oublier son inexactitude. Car votre article a marché.

Tout à vous.

A SAINTE-IiEUVE

i4 Juin i858.

Cher ami.

Je viens de lire votre travail sur Fannij. Ai-je besoin de vous dire combien c’est charmant, et comme il est étonnant de voir un esprit, à la fois si plein de santé, d’une santé herculéenne, et en même temps le plus fin, le plus subtil, le plus fem- melin ? A propos ^\x femmelin^]^ 2^\ voulu vous obéir et lire l’œuvre du stoïcien. Malgré le respect que je dois avoir pour votre autorité, je ne veux pas déci- dément qu’on supprime la galanterie, la chevalerie, la mysticité, l’héroïsme, en somme le trop-plein et l’excès (qui sont ce qu’il y a de plus charmant, même dans l’honnêteté).