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l68 CHARLES BAUDELAIRE

talent est compromettant pour un journal de pro- vince. Seulement, si vous aviez écrit cela, vous n’au- riez pas suffisamment brillé à vos propres yeux. Il fallait assaisonner votre lettre d’une massed’im- perlinences pour un de vos vieux amis qui ne peut pas avoir de querelles avec vous.

Croyez que, si je me moque un peu de vous, c’est pour votre bien. Un de ces jours, il vous arri- vera un malheur, pas par moi, bien entendu. Je vous assure que j’ai bien souffert souvent de cette tournure maladive de votre esprit, et je connais bien d’autres individus qui, ne sachant pas ce qu’il y a de louable en vous, vous ont pris simple- ment pour ce que vous n’êtes pas, pour un homme mal élevé. Maintenant, cherchez-moi querelle, si vous voulez.

Ouf ! j’ai fini, et j’ai accompli mon devoir.

Tout à vous…

A P0ULET-3IALASSrS

Samedi, i3 Novembre i858.

Je vous remercie de tout mon cœur, même de cette protestation d’amitié dont je n’avais aucun besoin, puisque je n’ai jamais douté d’elle.

Mais]t reviens à mes moutons : Qu’est-ce donc que l’esprit qui dit le contraire de ce qu’il veut dire ?

Tout à vous.