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l84 CHARLES BAUDELAIRE

Veuillez présenter mes respects à votre famille, et écrivez-moi. Votre bien dévoué.

A SAINTE-BEUVE

21 Février iSSg. Mon cher ami,

J’ig-nore si vous VQce\ ez\di Revue français e.lsldiis, dans la crainte que vous ne la lisiez, je proteste contre une certaine ligne (à propos des Fleurs du Mal),p’àge i8i, où l’auteur, qui cependant a beau- coup d’esprit, commet quelques injustices à votre égard.

Une fois, dansun journal, j’ai été accusé d’ingra- titude envers les chefs de l’ancienromantisme, dqui je dois tout, disait, d’ailleurs judicieusement, cet infâme torche-cul.

Cette fois, en lisant cette malheureuse ligne, je me suis dit : Mon Dieu ! Sainte-Beuve^ qui connaît ma fidélité ^mais qui sait que je suis lié avec V auteur, va peut-être croire que j’ai été capable de souffler ce passage. C’est juste le contraire ; je me suis maintes fois querellé avec Babou pour lui persuader que vous faisiez toujours tout ce que vous deviez et pouviez faire.

11 y a peu de temps, je parlais à Malassis de cette grande amitié qui me fait honneur, et à laquelle je dois tant de bons conseils. Le monstre ne m’a pas laissé tranquille que je ne lui aie fait cadeau de la