Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/215

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Puisque tu as jugé à propos de jeter, à la fin de i lettre, un peu de politique, j’en ferai autant. Je ! ’ suis vingt fois persuadé que je ne m’intéresse- iis plus à la politique, et, à chaque question grave, je me suis repris de curiosité et de passion. Il y a bien longtenips que je la surveillais et que je l’at- iidais, cette question italienne, bien longtemps ant l’aventure d’Orsini. Et, à ce sujet, il serait 1 juste de dire que Napoléon exécute le testament Orsini. Celui-ci était un honnête homme, trop lessé. Mais l’Empereur pensait à la chose depuis lUgtemps, et il avait fait nombre de promesses à • us les Italiens qui venaient à Paris. J^admire avec iielle docilité il obéit à la fatalité, mais cette fata- le le sauve. Oui, aujourd’hui, pense à Morny, au rand-Central, au Beaumonî-Vassyetaux quarante iiille saletés qui nous occupaient, il y a peu de mps ? Voilà l’Empereur lavé. Tu verras, mon cher, l’on oubliera les horreurs commises en Décembre, fi somme, il vole à la République l’honneur d’une rande guerre. — As-tu lu l’admirable discours de iiles Favre, au Corps législatif, dans les derniers •urs du mois dernier, ou dans les premiers jours e Mai ? Il a posé, nettement, la nécessité, la fatalité •volutionnaires. Le Président et les Ministres ne ont pasinterrompu.il avait l’air de parler au nom .’ l’Empereur. Et quand, à propos de Garibaldi, un icomte de La Tour, Breton bigot et niais, a dit que i France espérait bien ne pas se souiller par ’e pareilles alliances, le président (Schneider) l’a aTÔté,lui disant qu’un député n’avait pas le droit