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LETTRES — 1800 ^’23

A JEANNE DUVAL

Honfleur, 17 Décembre 1809,

Ma chère fille,

II ne faut pas m’en vouloir si j’ai brusquement quitté Paris sans avoir été te chercher, pour te divertir un peu. Tu sais combien j’étais exténué par l’inquiétude. De plus, ma mère, qui savait que sur ma terrible échéance de 5. 000 fr. il y avait

>oo fr. payables à Honfleur, me tourmentait ijcaucoup. D’ailleurs, elle s’ennuie. Tout s’est arrangé heureusement, mais figure-toi que la

! le il manquait 1.600 fr. De Galonné s’est con- duit très généreusement et nous a tirés d’affaire. Je le jure que je vais revenir dans quelques jours ; il faut que je m’entende avec Malassis, et d’ailleurs j*ai laissé tous mes cartons à l’Hôtel. Désormais, je ne veux plus faire à Paris de ces énormes séjours qui me coûtent tant d’argent. Il vaut mieux pour moi venir souvent et ne rester que quelqifts jours. En attendant, comme je puis rester une semaine îi])sent, et que je ne veux pas que dans ton état tu

tes privée d’argent, même un jour, adresse-toi à M. Ancelle. Je sais que je suis un peu en avance sur l’année prochaine, mais tu sais que malgré ses hésitations il est assez généreux. Cette petite somme te suffira pour m’attendre, et les environs du Jour de l’An m’apporteront de l’argent. Mets