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Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/344

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34o CHAULES BAUDELAIRE

Vous VOUS trompez encore dans les motifs suppo- sés pour le refus ; quand j’aurai le plaisir de vous voir, je pourrai mieux vous expliquer cela. Aussi bien, en deux mots, voici : i° un commis a affirmé que vous ne payiez pas vos effets, juste au jour con- venu ; 2^ un autre commis (qui, évidemment, était allé à la Banque) a dit que la maison avait beaucoup plus de valeur du temps de de Broise, et que la retraite de de Broise expliquait la retraite d’une maison de banque d’Alençon. Vous comprenez bien que ce n’est pas moi qui invente cela.

Vous essayez, dans votre lettre, de me faire sentir le plus vivement possible votre mauvaise humeur, mauvaise humeur fort légitime d’ailleurs. C’était inutile. Je souffre suffisamment de ce qui est arrivé, et j’ai reçu de vous trop de services pour g-arder souvenir d’autre chose.

Tout à vous.

A THEOPHILE GAUTIER

… Cette année, Paris est rissolé, Phébus-Apollon verse tous les jours plusieurs casserolées de plomb fondu sur les malheureux qui se promènent le long- des boulevards. Si j’étais au ciel, j’appellerais ceux de l’endroit à faire des barricades contre ce Dieu sans gêne. Il a été déjà exilé une fois sur la terre, où Admète le forçait à garder des moutons. Pour moi, je le forcerais, vu sa récidive, à garder des poètes modérés, à l’Académie Française…