Aller au contenu

Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/393

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LETTRES 1864 389

mettez-moi de vous l*avouer. Comment avez-vous pu me croire capable d’user deux fois de la même valeur, de l’argent d’abord, et puis d’un écrit représentant la même somme ? Une pareille action est définie par un mot f(Tt vilain. Si je ne vous ai pas renvoyé ce papier, c’est qu’il était détruit depuis très longtemps.

Vous désirez l’explication du mystère, c’est à dire pourquoi j’ai manqué au rendez-vous. J’avaisdonné rendez-vous à bien d’autres qu’à vous, à Michel Lévy,parexemple. Au dernier moment, au moment de partir, malgré tout le désir que j’éprouve de revoir ma mère, malgré le profond ennui où je vis^ ennui plus grand que celui que me causait la bêtise française et dont je souffrais tant depuis plusieurs années, une terreur m’a pris, une peur de chien, l’horreur de revoir mon enfer, de traverser Paris, sans être certain d’y faire une large distribution d’argent qui m’assurât un véritable repos à Ron- fleur. Alors, j’ai écrit des lettres à des journaux, et à des amis de Paris, et à la personne que j’y ai

argée de mes affaires présentes, c’est à dire de la

nte de quatre volumes, ceux mêmes que j’étais ’jnu, SI creduloiislfj, oïïrir à cet infâme Lacroix.

Il m’est tombé entre les mains un document qui me permettrait de me venger cruellement de cet imbécile. J’aurai peut-être la férocité de m’en servir.

Ainsi, j’attends maintenant de Paris les nouvel- les les plus importantes pour moi. Il est possible qu’elles me contraignent de courir à Paris le 26 ou

23.