Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/469

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Je crains toujours de vous ennuyer, mon cher ami, et ce n’est qu’avec une certaine répugnance que je vous charge de commissions. L’indiscrétion me fait horreur.

Yriarte m’a, plusieurs fois, donné de l’argent sur dépôt de manuscrits. D’ici à la fin du mois, je vous livrerai cinquante poèmes en prose, complément du Spleen de Paris, (Il y en a chez Charpentier, et il m’est impossible de savoir si ce les prend ou les repousse.) Or, en supposant que, sur ces derniers cinquante, il y en ait vingt inintelligibles ou répulsifs pour le public d’un journal, il restera toujours bien assez de matière pour pouvoir demander une bonne somme.

Je n’écris que très lentement, parce que l’impossibilité de trouver ici un bon copiste me force à écrire au crayon, avec un papier à décalquer.

Quant à Belgique, je ne vois guère à l’horizon que M. Dentu ou MM. Faure. J’avoue que j’inclinerais plutôt vers ces derniers.

Pour obtenir la plus grosse somme possible, je suis porté d’abord à livrer la chose tout à fait inédite, ensuite à la céder pour un nombre d’exemplaires assez considérable, ou plutôt pour un laps de temps déterminé !

Inutile, n’est-ce pas, de vous envoyer immédiatement l’exemplaire remanié des Fleurs, avec pièces intercalaires ? Il me manque des documents qui sont à Honfleur, et je n’ai ni le temps, ni l’argent du voyage. — Je vous ai dit, je crois, que la