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5l6 CHARLES BAUDELAIRE

Les visites de M. AnceUe chez MM. Garnier ne serviront quà persuader à ceux-ci que vous avez un violent besoin d’argent, et plus vous le laisserez voir, et moins ils seront pressés de conclure.

M, AnceUe peut traiter en votre nom, mais avec des lettres de vous. Mais le plus raisonnable serait d’aller à Paris traiter vous-même, et sur- tout de ramasser et de mettre en ordre les élé- ments des deux autres volumes, puisque Lemer n’en a que trois. Les Garnier sont très défiants.

De mes conversations avec Lemer, il résulte pour moi que, comme je V avais deviné, les chiffres indiqués par Lemer à M. Ancelle sont des chiffres l en l’air ne représentant que les calculs approxi-T matifs de Lemer, et ne signifient donc absolument rien, puisque Hippolyte Garnier n’a fait aucune ofFre réelle.

Des mêmes conversations, il résulte que M M. Gar- nier ont envie de faire l’affaire, mais qu’ils traînent en longueur afin d’avoir plus facilement raison de vous, — de plus (ici, mon cher Ancelle, attention !) qu’ils voudraient surtout acquérir ces cinq volumes en toute propriété.

Quant aux idées de Lemer sur votre Belgique, ; elles sont stupides. M. Ancelle devrait voir Dent ou Faure (avec des lettres de vous) et montrer ce plan qui suffit parfaitement.

Ainsi, mon cher Ancelle, voilà des raisons pour enrayer votre beau zèle. Mais je vous suis très re- connaissant, je vous le répète. Je crois seulement qu’il n’y aurait pas eu mal à faire une visite à

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