Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/61

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
Lettres — 1854

dre des échantillons de poésie tout faits. De plus, ce tableau nous fournit un délassement au milieu de ce cauchemar lamentable.

Je ne veux pas ici vous faire un scénario détaillé, puisque dans quelques jours j’en ferai un dans les règles, et celui-là, nous l’analyserons de façon à m’éviter quelques gaucheries. Je ne vous donne aujourd’hui que quelques notes.

Les deux premiers actes sont remplis par des scènes de misère, de chômage, de querelles de ménage, d’ivrognerie et de jalousie. Vous verrez tout à l’heure l’utilité de cet élément nouveau.

Le troisième acte, la goguette, — où sa femme, de qui il vit séparé, inquiète de lui, vient le chercher. C’est là qu’il lui arrache un rendez-vous pour le lendemain soir, dimanche.

Le quatrième acte, le crime, — bien prémédité, bien préconçu. — Quant à l’exécution, je vous la raconterai avec soin.

Le cinquième acte (dans une autre ville), le dénouement, c’est à dire la dénonciation du coupable par lui-même, sous la pression d’une obsession. — Comment trouvez-vous cela ? — Que de fois j’ai été frappé par des cas semblables, en lisant la Gazette des tribunaux !

Vous voyez combien le drame est simple. Pas d’imbroglios, pas de surprises. Simplement le développement d’un vice et des résultats successifs d’une situation.

J’introduis deux personnages nouveaux :

Une sœur du scieur de long, créature aimant les