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LETTRES l856 87

•rsonnelle. Nous prenons donc une voiture. Je considérais comme un devoir d’offrir à la maî- tresse d’une grande maison de prostitution un livre de moi qui venait de paraître. En regardant mon livre, que je tenais à la main, il se trouva que c’é- tait un livre obscène, ce qui m’expliqua la nécessité d’offrir cet ouvrage à cette femme. De plus, dans mon esprit, cette nécessité était au fond un pré- texte, une occasion de b, en passant, une des filles de la maison ; ce qui implique que, sans la nécessité d’offrir le livre, je n’aurais pas osé aller dans une pareille maison.

Je ne dis rien de tout cela à Gastille, je fais arrê- ter la voiture à la porte de cette maison, et je laisse Gastille dans la voiture, me promettant de

pas le faire attendre longtemps.

Aussitôt après avoir sonné et être entré, je m’a- j,crçois que ma pend par la fente de mon

pantalon déboutonné, et je juge qu’il est indécent me présenter ainsi (même dans un pareil en- droit). De plus, me sentant les pieds très mouillés, ic m^aperçois que j’ai les pieds mis, et que je les

posés dans une mare humide, au bas^le l’esca- lier. Bah ! me dis-je, je les laverai avant de h, et avant de sortir de la maison. Je monte. —.\ partir de ce moment, il n’est plus question

1 livre.

Je me trinoe uan^ ut : vitî>i« ’s galeries, comniuni-

lant ensemble, — mal éclairées, — d’un caractère

isle et fané, — comme les vieux cafés, les an- < lens cabinets de lecture, ou les vilaines maisons