Page:Baudelaire - Salon de 1845, 1845.djvu/14

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que connaît son vieux Louvre ; — qu’on cite un tableau de grand coloriste, où la couleur ait autant d’esprit que dans celui de M. Delacroix. — Nous savons que nous serons compris d’un petit nombre, mais cela nous suffit. — Ce tableau est si harmonieux malgré la splendeur des tons, qu’il en est gris — gris comme la nature — gris comme l’atmosphère de l’été, quand le soleil étend comme un crépuscule de poussière tremblante sur chaque objet. — Aussi ne l’aperçoit-on pas du premier coup ; — ses voisins l’assomment. — La composition est excellente ; — elle a quelque chose d’inattendu parce qu’elle est vraie et naturelle
 
 
P. S. On dit qu’il y a des éloges qui compromettent, et que mieux vaut un sage ennemi etc. Nous ne croyons pas, nous, qu’on puisse compromettre le génie en l’expliquant.

HORACE VERNET.

Cette peinture africaine est plus froide qu’une belle journée d’hiver. — Tout y est d’une blancheur et d’une clarté désespérantes. L’unité, nulle ; mais, une foule de petites anecdotes intéressantes — un vaste panorama de cabaret ; — en général, ces sortes de décorations sont divisées en manière de compartiments ou d’actes, par un arbre, une grande montagne, une caverne, etc. M. Horace Vernet a suivi la même méthode ; grâce à cette méthode de feuilleto-