Page:Baudoin - Recueil d emblemes.djvu/21

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grand Conquerant apprit, Que ny les peuples domtez , ny les villes priſes, ny les batailles gagnées, ny les ſuperbes Trophées dreſſées de la dépoüille des ennemis, ne font pas choſes ſur qui la fortune n’ait de l’Empire ny qui puſſent empécher ſes revolutions. Etant, comme elle eſt, de l’humeur d’une inſidelle Maîtreſſe, elle aime le change, elle n’oblige que par caprice ; elle donne à l’un ce qu’elle oſte à l’autre, & fait quand il luy plaît, ſon galand & ſon favory de l’homme du monde le plus infame, & le moins aimable. Tel fut autrefois ce fameux afranchy de Pompée, cét inſolent Menas, que les Satyriques de ſon temps traiterent ſi mal, & que l’aveugle Deité dont nous parlons, voulut expoſer aux yeux des Romains, pour le plus illuſtre exemple qu’elle leur eût ſceu donner de ſa puiſſance tyrannique. Car aprés l’avoir montré