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LE CURÉ LABELLE

pour la conduire à bonne fin. Simplifiez votre travail et le nôtre en acceptant le poste honorable que nous vous offrons. Vous agirez à votre guise, vous ferez ce que vous croirez convenable et nous ratifierons ce que vous aurez fait. »

Si le curé de Saint-Jérôme eût été un vulgaire ambitieux, il eut dit le jour même adieu à sa paroisse pour aller prendre possession de ce poste brillant qui lui était offert à l’improviste. Il n’était guère possible d’entrer mieux dans ses vues et de lui donner plus grande facilité pour exécuter les plans qui avaient occupé toute sa vie.

Modeste comme le sont les hommes de vrai mérite, il voulut d’abord avoir l’avis de son évêque, qui, en considération du bien public et de la cause nationale, lui permit d’accepter ces fonctions. Mais M. Labelle stipula qu’il voulait garder son titre de curé de Saint-Jérôme, pour revenir dans sa chère paroisse lorsque sa mission temporaire serait remplie.

Il quitta donc Saint-Jérôme, et vint se mettre à la tête des nouveaux bureaux de la colonisation à Québec, amenant pour tout bagage son linge personnel, des papiers et son fidèle serviteur Isidore.

Le choix du gouvernement était si judicieux, l’aptitude du nouveau titulaire si universellement reconnue, que l’introduction d’un prêtre dans les conseils de la nation provoqua à peine quelques remarques du côté des opposants. Plusieurs même y applaudirent en regrettant de n’y