Page:Baudran - Un mot sur l’air confiné.djvu/19

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renfermés dans les cales des navires, périrent tous pendant la traversée d’Europe en Amérique.

Avant de terminer nous citerons un dernier exemple relativement à l’air confiné, recueilli dans un ouvrage de Pillet ancien maréchal de camp français, et prisonnier de guerre en Angleterre. Pendant son séjour sur le Brunswik, ponton à bord duquel il était détenu, il a pu se convaincre et rapporter les terribles effets qui résultent de l’altération de l’air. Il nous paraît utile dans cet exposé de donner quelques détails très-succincts relatifs à la disposition de ces cachots. La hauteur du faux-pont ne présentait que 4 pieds 10 pouces, et n’avait pour ouvertures que 14 petites fenêtres de chaque côté, de 17 pouces carrés et sans vitres. Ces ouvertures étaient croisées par des grilles en fer fondu, épaisses de 2 ou 3 pouces et étaient fermées tous les soirs par un mantelet en madrier. En hiver, ces ouvertures étaient hermétiquement fermées 16 heures par jour, de sorte que la plupart de ces malheureux tombaient faibles, suffoqués et parfois asphyxiés. Si alors, on obtenait la grâce de faire ouvrir une fenêtre pour faire respirer les mourants, il en résultait que les individus voisins de l’ouverture se trouvaient saisis par le froid au milieu d’une transpiration abondante, et si d’un côté, ils étaient soulagés par l’arrivée d’un air nouveau, ils étaient bientôt attaqués de quelque maladie inflammatoire souvent mortelle.

L’espace accordé à ces pauvres prisonniers étaient tellement restreint que, pour pouvoir se placer, chaque homme du 2e rang était obligé de mettre sa tête entre les jambes des deux hommes du premier rang, et ses pieds entre deux têtes des hommes du 2e rang. La gêne de ces pauvres malheureux ne s’arrêtait pas toujours là, car si